Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Libertinages...

20 avril 2006

Le portrait.

Ninon avance à petits pas comptés le long des façades austères du boulevard. Ses yeux scrutent les numéros et de temps à autre, pour s'assurer qu'elle ne se trompe pas, elle regarde le petit bout de papier qu'elle tient au creux de sa main.


Arrivée devant la lourde porte claire du 69, elle vérifie une fois encore le numéro puis le nom que Pierre, son mari, lui a remis avant de partir. Sur la plaque des sonnettes, avec son doigt, elle compulse les noms. Elle l'immobilise un instant au-dessus du bouton marqué « Studio D. ». Avant d'appuyer, elle tourne la tête en tout sens pour bien vérifier que personne ne l'observe, ne la suit ou ne la surprendra en train d'entrer.


Enfin, après avoir avalé une grande goulée d'air, elle se décide à sonner. Immédiatement, l'ouverture de la porte émet un bruit strident qui la fait sursauter. Ninon pousse avec difficulté la lourde porte et déjà ses pas résonnent sous la haute voûte d'entrée et le claquement sec de la porte qui se referme la fait se retourner.


Marchant presque sur la pointe des pieds, pour amortir le bruit de ses semelles et éviter que ses talons aiguilles ne claquent sur le pavé, elle traverse le hall d'entrée. Elle se retrouve dans un grand patio, sorte de jardinet exubérant et insolite dans ce quartier de Paris. Derrière un bouquet de bambous, sur la porte d'une ancienne serre aux carreaux dépolis, un écriteau annonce : « Studio D. »


Ninon hésite encore un instant, prête à faire demi-tour quand un quinquagénaire ventripotent apparaît sur le seuil.


– Bonjour, vous êtes bien Ninon ?

– Heu... oui. Balbutie-t-elle. Mon mari a pris rendez-vous, je crois.

– C'est exact. Entrez...


Elle passe devant l'homme. D'un coup d'œil, elle le jauge : la cinquantaine bien tassée, le ventre proéminent, la dégaine d'artiste avec ses moustaches en crocs, sa figure à peine rasée, ses cheveux gris filasse qui flottent sur les épaules. Ses mains, tâchées de couleurs, semblent disproportionnées. Ninon se hâte d'intégrer l'atelier et baisse la tête en passant devant le propriétaire des lieux.


Elle pénètre dans un véritable capharnaüm, mi-atelier d'artiste, mi-bureau bibliothèque. Elle cherche des yeux des tableaux, des esquisses qui pourraient la rassurer sur le côté artistique du bonhomme. Mais rien. Seulement un fatras entassé au hasard et soudain elle n'a plus qu'une seule envie : fuir.


Pourtant, elle n'est pas là contre son gré. Non ! Elle est là pour faire plaisir à Pierre.

Son cher et tendre époux a souvent des idées bizarres et originales. Ainsi, pour son anniversaire, il y a de cela plus de deux mois déjà, n'a-t-elle pas eu la surprise de découvrir un bon pour un portrait d'elle !


Il avait sorti de sa poche un écrin de velours bleu nuit et lui avait tendu, au cours d'un tête-à-tête amoureux dans un grand restaurant parisien. Elle s'était réjouie en imaginant tenir au creux de sa main un bracelet ou une rivière de perles, cadeaux habituellement offerts par son mari lors de ces conventionnelles séances d'anniversaires. Aussi, avait-elle été particulièrement surprise de découvrir, en lieu et place d'un bijou, plié en deux sur son lit de soie bleue, un bristol où étaient inscrits les mots "Bon pour un portrait de toi par le Studio D."


Interloqué et sous l'effet de la surprise, elle n'avait pas bien compris ni réalisé à quoi ce cadeau l'engageait. Bien sûr Pierre lui avait expliqué qu'il lui suffisait de prendre rendez-vous et d'aller poser. Mais c'était tout.

Alors, forcément Ninon avait été un peu déçue et frustrée. D'abord parce qu'elle ne s'attendait pas à ce genre de cadeau. Ensuite, parce qu'elle se souvenait avoir déjà vu des portraits de cet artiste qui ne lui avaient pas spécialement plus. Mais Pierre, lui, les avaient beaucoup aimé.


Alors, elle avait presque mis deux mois à tergiverser avant de se décider, repoussant systématiquement au lendemain, cette prise de rendez-vous. Jusqu'à ce que Pierre prenne les choses en main et fixe lui-même la date avec le Studio D.


Voilà comment et pourquoi elle se retrouve là, devant l'Artiste, le Maître. Elle mordille sa lèvre inférieure, les mains serrées sur le col de sa gabardine, les genoux fermement joints. Elle s'est assise sur le bord d'une chaise branlante, écoutant les souhaits de l'homme aux pinceaux.


– Cette commande, car je vous rappelle que c'est bien une commande de votre mari, doit vous montrer à votre avantage...


L'homme a un petit sourire qui montre une dentition défaillante et jaunie de nicotine. Son regard ne cesse de détailler sa cliente et futur modèle. Intérieurement, il se régale d'avance à la vue de ce corps de bourgeoise qu'il va pouvoir, durant de longues heures, mater sous toutes les coutures, faire plier selon sa volonté « artistique » mais surtout lubrique.


« Encore une bourgeoise mijaurée qui ne se prend pas pour n'importe quoi et qui va minauder quelques minutes, en hésitant à savoir si elle va m'obéir pour finir, de toute façon, nue et docile. » Voilà exactement ce que pense le peintre en détaillant son futur modèle.


Celle-la lui semble encore un peu plus rétive que les autres et le complaisant mari lui a expliqué qu'elle était timide et réservée mais qu'elle saurait être docile dès que le travail démarrerait. Alors, il a hâte de débuter les premières séances.


– Pour travailler plus vite et surtout comprendre votre personnalité, j'ai besoin de vous voir déshabillée, de vous voir marcher et prendre des poses...

– Que voulez-vous dire ? l'interrompt Ninon d'une voix étranglée.


Elle se sent tétanisée par l'angoissante idée de devoir se déshabiller ici, devant cet inconnu au regard malicieux et salace.


– Ma chère Ninon, vous permettez que je vous appelle ainsi. Donc, ma très chère Ninon, si je veux réaliser un chef d'œuvre à partir de votre corps, j'ai besoin de vous voir nue...

– Nue ?

– Mais oui, nue...

– Mais Pierre, heu mon mari, ne m'a pas dit que c'était un portrait... nue. Il veut un simple portrait... pour mettre dans le salon...

– Et alors ? s'étonne l'artiste qui jubile.

– Ben, je ne me vois guère accueillir mes relations, mes amies et encore moins ma belle-famille dans mon salon, avec un portrait de moi, nue, accroché au-dessus de la cheminée !

– Alors, vous le mettrez ailleurs, dans votre chambre par exemple... En attendant, soyez gentille, veuillez-vous dévêtir que je puisse commencer à réfléchir...


Un vaste frisson secoue Ninon qui sent qu'elle pâlit et maîtrise mal un léger tremblement de sa lèvre, signe d'une colère rentrée et soudaine envers Pierre et le gribouilleur de toile.

Avec hésitation, elle finit par se lever et cherche un lieu pour s'isoler. Elle veut être moins en vue que dans cette serre...


– Heu... je dois me déshabiller ici ? demande-t-elle d'une voix ténue.

– Non, nous allons passer dans le studio, dans la pièce d'à-côté, il y fera plus chaud et vous serez plus tranquille.


En poussant un long soupir, Ninon se lève et lui emboîte le pas. Elle se retrouve quelques mètre plus loin, dans une pièce presque identique, seulement plus chaude de lumières artificielles. Au milieu d'un bric-à-brac, sur une saynète de deux ou trois marches, trône un gros cube couvert de tissus blancs et bleus. Dans un coin, un chevalet et une grande toile vierge. À côté, une sorte de table roulante surchargée de pinceaux, de tubes de couleurs, de palettes et de crayons...


Ninon fait un pas en arrière, mais c'est sans compter sur son hôte qui la presse gentiment du coude et la pousse en avant.


– Tenez, vous pouvez déposer vos affaires ici ! indique-t-il en pointant une vielle chaise presque propre.


Ninon se raidit au contact de la main sur son bras et lui jette un œil torve. D'un geste énervé de l'épaule, elle dégage son bras de l'emprise du peintre et avec une petite mou dédaigneuse, se dirige vers le coin de l'atelier.


Avec précautions, après un dernier coup d'œil vers le Maître, elle défait sa gabardine, pose son sac au pied de la chaise et le manteau de pluie à cheval sur le dosseret. Après un dernier et ultime coup d'œil vers l'artiste, affairé à trier ses crayons, elle lui tourne ostensiblement le dos et commence à se déshabiller.

Le peintre, tout en faisant mine de chercher à rassembler son matériel, ne perd pas une miette de l'effeuillage.


Pierre, lorsqu'il est venu le contacter pour lui demander un rendez-vous pour sa femme, lui avait parlé d'une brunette, un peu coincée. En réalité, pense-t-il, c'est une très jolie brune, coincée et justement, il adore les femmes coincées ! Il s'en est même fait le spécialiste, des femmes coincées - du moins c'est la rumeur qui bruit dans Paris.


En la regardant de dos, ôter son chemisier, il découvre des épaules un peu tombantes, mais sympathiquement enrobées. Le dos est droit, marqué de la bride d'un soutien-gorge blanc, très classique. Avec des gestes d'une lenteur exaspérante, pour le voyeur qu'il est, elle plie consciencieusement ses vêtements avant de le disposer sur la chaise dont elle époussète l'assise plusieurs fois.

De là où il est, le peintre ne peut pas voir sa poitrine. Mais il sait que tôt ou tard elle devra se retourner. Alors, il prend patience, continuant à remuer ses pots de crayons pour faire croire qu'il ne s'occupe pas de son modèle et continue à l'épier.


Ninon, avec quelques contorsions, s'extrait de sa jupe. Elle sent sur elle le regard du peintre. Elle ne le regarde pas, se refuse à se retourner pour l'instant mais elle sent ses yeux glisser sur ses fesses. Elle arrangerait bien son brésilien, à moitié mangé par la raie de ses fesses, mais elle a peur que son geste ne soit interprété comme une provocation. Alors, elle joue la naturelle, la blasée tout en se crispant encore plus.


Le peintre note le mignon rebondi de ses fesses, les cuisses un peu épaisses, zébrées d'un porte-jarretelles blanc qui retient des bas légèrement ocres.


Enfin, gênée par sa tenue, Ninon se retourne, croisant les mains sur sa poitrine, baissant les yeux.


– Êtes-vous enfin prête ? interroge-t-il du fond de son atelier.


L'homme lève les yeux vers Ninon et ajoute, sur un ton courroucé et sans réplique :


– Mais je vous ai demandé de vous mettre nue ! Pas en slip et soutien-gorge !


Ninon pousse un grand soupir. Elle finit par obtempérer, après une nouvelle hésitation. D'une main elle défait la bride de son soutien-gorge et tente de cacher la masse de ses seins avec son avant-bras. Mais elle sait que ce geste reste dérisoire, car il va falloir qu'elle utilise ses deux mains pour ôter sa culotte.

Prenant une grande respiration, à contre cœur, elle lâche ses seins.


Le vieux peintre ne peut se retenir d'un long sifflement admiratif qui fait lever les yeux, légèrement embués de larmes à Ninon. Avec un ton rogue elle l'apostrophe :


– Qu'est-ce qu'il y a ?

– Rien... J'admire votre poitrine. En esthète, en peintre ! Seulement en peintre...

– Hum...


Sans réellement croire ces paroles, elle continue malgré tout à se dévêtir et du bout de ses doigts, elle fait rouler nerveusement l'élastique de son brésilien. En l'enlevant, elle s'est machinalement retournée, offrant au regard voyeur du peintre le spectacle d'une raie des fesses, profonde et sombre. Un sillon qui remue et ondoie au rythme du tissu qui glisse le long des jambes gainées de soie et des pieds qui se soulèvent.


– Je dois encore enlever mes bas ? demande-t-elle.

– Non, surtout pas ! Vous êtes parfaite ainsi... Mais, tournez-vous donc !


Ninon, une main sur la pointe des seins, l'autre la plus étalée possible devant son pubis, fait face, statufiée par sa tenue et cette exposition qu'elle ne trouve pas réellement à son goût.

Intérieurement, elle maudit Pierre et ses idées bizarres. Elle est certaine qu'il n'imaginait pas qu'elle serait obligée d'effectuer un strip-tease devant ce vieillard libidineux qui ne cesse de la reluquer. Elle a l'impression que les yeux vont lui sortir de la tête


Le peintre, maintenant que son modèle est nu, prend son temps.


Elle lui présente un visage fermé, parfaitement ovale, le menton légèrement pointu, deux grands yeux bruns noisette, un petit nez fin, une bouche bien dessinée mais qui boude et renforce la symétrie du visage. Des cheveux ondulés, mi-longs bruns aux reflets châtains accrochent merveilleusement la lumière des spots.


Le peintre aime cet instant où il découvre la nudité des femmes qui s'offrent à lui. Bien sûr il les trouve fragiles, étonnamment vulnérables et émouvantes. Il aime ce moment délicieux où elles se dépouillent de leurs vêtements pour apparaître dans leurs chairs, avec leurs défauts et leur beauté. Il aime le flasque d'une fesse, légèrement retombante, celle d'un petit ventre replet qui marque une maternité et s'épanouit sur des hanches un peu larges. Il aime contempler les poitrines, légèrement relâchées aux tétons bruns qui tranchent sur l'opalescent du sein. Enfin, ce qu'il préfère c'est surtout cette soumission dont font preuve ses modèles, qui s'offrent à lui comme jamais elles n'oseraient se donner en spectacle à d'autres hommes.


Mais il sait aussi, que cet instant est très important.


C'est celui qui ouvre cette relation de confiance ou en ferme à tout jamais toutes les portes rendant impossible l'exécution de son travail. Voilà pourquoi, il se radoucit. Il prend sa voix la plus chaude pour instaurer cette confiance avec son modèle. Il doit créer cette intimité dont il a besoin pour exercer son art, trouver l'idée d'une pose qui sera avantageuse pour elle, en la rendant encore plus sublime, tout en lui permettant de se rincer abondamment l'œil et satisfaire ses penchants de mateur professionnel.


Il s'approche doucement, un bloc de feuille à dessin dans une main et lui propose de venir le rejoindre au centre de l'atelier.


Ninon en le voyant s'approcher fait un pas en arrière mais la main qui se tend ne lui semble pas aussi sauvage ou agressive qu'elle ne l'imaginait un instant avant.

Doucement, en fixant le peintre dans les yeux, elle s'approche de lui et se laisse enfin guider.


Il lui demande de réaliser quelques mouvements, de tourner sur elle-même, de tenir ses cheveux remontés, de s'asseoir sur le cube, dur, de croiser et décroiser les jambes.


Ninon s'exécute, plus ou moins de bonne grâce, avec plus ou moins d'enthousiasme. Elle calme au fur et à mesure ses angoisses et reprend une respiration normale. Elle finit par accepter les demandes. Elle se plie à toutes ses exigences, à ses ordres avec une docilité qui l'effraye.


Lui continue à se régaler du spectacle que lui offre Ninon.

Il admire la blancheur laiteuse des seins, un peu lourds. Il apprécie le contraste de sa peau blanche, presque vaporeuse avec ses mamelons bruns et aux tétons cylindriques. Il adore la rondeur du ventre orné d'un buisson brun, frisé et dense qui cache mal son intimité. Il aime ses cuisses et ses fesses. Il salive à la contemplation du galbe de son mollet. Il loue la finesse des mains, de ses chevilles et de ses pieds.


– J'ai froid ! se plaint Ninon.

– Encore quelques minutes et vous pourrez remettre au moins votre chemisier bougonne-t-il, surpris dans sa revue de détail de son modèle.


Et elle doit encore tourner, mettre les bras en l'air pour rehausser ses seins, tenir ses cheveux, montrer son cou, sa nuque. Et une chair de poule surgit, là, qui lui parcoure le corps d'un long frisson.

Mais elle ne dit rien et continue à bouger selon les ordres qui lui sont presque murmurés.

Elle s'assoit, se lève, se tourne, se penche et sent même ballotter sous elle ses seins. A la demande de l'artiste et face à lui, elle les empoigne par en dessous, dispose sa main comme il lui demande. Elle doit diriger ses doigts vers le bout de ses tétons et elle se voit même obligée d'aller les asticoter. Elle les roule entre le bout de ses doigts pour les faire encore plus saillir, pointer et durcir. Peu habituée à se toucher les seins en privé ou seule, Ninon rougit. Mais la caresse l'excite et lui lance de longues ondes électriques qui atteignent son ventre et aboutissent à son clitoris qui lui répond avec de légers spasmes de plaisir.

Elle se laisse encore et toujours guider. Surprise par sa docilité et son obéissance, elle obtempère. Elle pose sa jambe sur le cube, se penche légèrement en avant et courbe le dos comme il lui demande.

D'un œil, elle tente de suivre du mieux qu'elle le peut le peintre qui la contourne, l'observe, la scrute.


Ainsi dans cette position peut-il découvrir plus largement son intimité. Et il s'en délecte. De temps à autre, il s'interrompt, tend un bras, ferme un œil et semble prendre des mesures. A d'autres moments, en quelques coups de crayons, il couche quelques grands traits sur une feuille.


Chaque fois qu'il s'approche d'elle, le cœur de Ninon se remet à battre la chamade. Dès qu'il s'éloigne, elle calme sa respiration. Pourtant, rien ne se passe. Rien de ce qu'elle imagine en tout cas.


Exposée ainsi à la vue du peintre, tout en étant folle furieuse contre son mari, Ninon est prise de frissons, mais plus de froid. Au contraire. Depuis qu'il lui fait prendre différentes poses ; qu'il lui tourne autour, son bloc de feuilles à la main ; depuis qu'il lui a fait empoigner ses seins pour faire saillir ses tétons, Ninon sent que son intimité de plus en plus brûlante. Elle a beau se raisonner, tentant de se calmer, le regard de cet homme, inconnu et bien que professionnel, commence réellement à l'exciter.

Elle sursaute quand elle sent brusquement, sur la peau de son dos, la chaleur et le rugueux de la main du peintre.


– Oh ! s'exclame-t-elle surprise.

– Il faut que sente le grain de votre peau... dit-il en guise d'excuses.


Ninon contracte ses muscles. En même temps, dans son ventre une série de picotements apparaissent et ne lui sont pas désagréables. Sous la caresse des doigts du peintre, sa peau réagit plus vite qu'elle ne le souhaiterait. Les doigts contournent son torse et s'approchent de ses seins.


– Ne bougez pas ! lui intime-t-il.


Sous ses doigts, il éprouve la finesse de l'enveloppe des seins. Elle est fine, à peine grenée. Pas un pli, pas une vergeture. Il pousse l'audace de sa main jusqu'au mamelon. Il en palpe les plis qui se serrent à son approche et durcissent. Il en taquine le téton. Devenu très réactif, il durcit, pointe, se redresse.


Ninon sous la caresse à peine estompée, légère et aérienne, émet un petit gémissement.

Dans sa position, une jambe sur le cube, l'autre à terre et tendue, les seins ballottant sous elle, empaumé par cette main rude et pourtant excitante, elle sent contre ses fesses la présence de l'homme qui se tient debout derrière elle.


Puis la main du peintre abandonne son sein et se plaque sur la cuisse.


– Hé ! sursaut-t-elle.

– On ne bouge toujours pas ! grogne son mentor.


La main crisse sur le haut de son bas, passe délicatement sur sa cuisse nue, un doigt suit le contour du pli de la fesse et se dirige vers sa raie, ouverte et abandonnée à la vue et au touché du peintre. Le doigt la remonte vite puis, avec lenteur, redescend avec indiscrétion et indécence. Ninon n'ose plus bouger. Elle sent le bout de l'index, large et rugueux, suivre le fond de sa raie, en affleurer les premiers poils, approcher de son petit trou. Instinctivement, elle se contracte, serre son anus au passage du doigt inquisiteur qui survole cette intimité. À l'effleurement du doigt, elle se mord la lèvre et s'évite d'éclater en sanglot ou d'émettre un léger feulement.


Car Ninon ne sait plus ce qu'elle doit faire : pleurer ou gémir de plaisir.

Offerte ainsi à la lubricité de l'artiste, elle se laisse conduire, retenant son souffle et tente de contrôler le désir qui ne cesse de monter en elle.


Maintenant le doigt explorateur frôle le bombé de son sexe. Il en écarte les poils, sillonne légèrement son entrée. Intérieurement, elle se maudit. Elle n'a pas été capable de retenir son désir et elle se sent toute humide d'envie. Soudain, elle aimerait qu'il en force l'entrée, qu'il y vrille son doigt. Elle n'ose pas lui dire. Elle n'ose même pas bouger. Elle attend, impatiente, que le doigt fouineur et indiscret aille la masturber.


Mais le doigt continue à glisser le long de sa fente, remonte vers son clitoris qui pointe son petit bout. Là, la main stoppe sa caresse. Ninon tente de calmer sa respiration. La chaleur du doigt de l'artiste l'excite son clitoris. Quand elle a senti la main continuer son intrusion intimiste, elle a frissonné de volupté et de peur. Quand le doigt a délaissé l'entrée de sa chatte, elle a soupiré d'aise et de déception. Maintenant que le doigt survol son bouton d'amour, elle voudrait qu'il s'y attarde, qu'il aille le caresser, qu'il le masse, l'écrase et déclenche une vrai vague de bonheur. En même temps elle en redoute le contact, appréhende les effets.


L'artiste est aux anges. Il sait que la bourgeoise est une salope, comme toutes les autres. Il sait qu'il l'aura quand il voudra. Un soir, avant ou après la pose et peut-être même avant et après... Aujourd'hui, comme à son habitude, il a seulement testé sa sensibilité. Il sait qu'elle mouille comme une cochonne en rut.

Satisfait, il retire brutalement sa main.


– Remettez donc votre chemisier...


D'un air bourru, il lui enjoint alors de se découvrir les épaules, de croiser les bras sous sa poitrine, d'en masquer la pointe des seins avec le chemisier, de se tenir assise, le dos droit et de regarder légèrement sur le côté.


Les jambes tremblantes de son désir inachevé et inassouvi, Ninon enfile son chemisier et obéit aux rudes commandements. Elle s'installe et prend la pose inconfortable à son dos tandis qu'il sort un appareil polaroïd pour fixer définitivement l'attitude dans laquelle il a décidé de l'immortaliser.


A peine les clichés révélés, il se tourne vers elle en lui intimant l'ordre de s'habiller.


Un peu interloquée mais sans demander son reste, Ninon se précipite sur ses vêtements et en moins de deux, elle reprend son attitude de bourgeoise bien comme il faut.


– Faudra repasser dans deux semaines...

– Bien. Mais quand dois-je revenir pour poser ?

– Dans deux semaines...


Ninon note le rendez-vous et sort, aussi dignement que ses jambes, encore flageolantes et sous le coup de son désir, lui permettent.


L'artiste ne daigne même pas l'accompagner jusqu'au seuil de l'atelier et c'est dans un terrible effort qu'elle tire la lourde porte de l'immeuble, jetant un œil vigilant à l'extérieur. Personne dans la rue. Ninon à pas pressés, regagne le métro le plus proche et se fond dans la foule des anonymes pour rentrer chez elle.


Sur le chemin de l'appartement, Ninon a réussi à clamer sa rogne contre son mari et calmer les désirs de son corps.


À peine franchie-t-elle le seuil que Pierre l'apostrophe :


– C'est toi chérie ?

– Qui veux-tu que ce soit ?


Cette sempiternelle question l'agace.


– Alors ? Le peintre ? Cette première séance de pose ?


Ninon est en train d'accrocher sa gabardine et se retourne calmement en prenant sa respiration pour calmer le regain de colère qui lui picore la gorge. Dans le salon, vautré sur le canapé, Pierre la contemple, une lueur égrillarde dans les yeux, un petit sourire au coin des lèvres, les deux pieds allongés sur la table basse.


– Ben c'était bien... préfère-t-elle répondre, laconique.

– Mais raconte...


Le souffle soudain plus court, le rouge aux joues, Ninon en quelques dixièmes de secondes revit la scène de son après-midi chez le peintre. Elle a même l'impression que les mains du vieux bonhomme sont encore sur son corps, affleurant ses seins, ses fesses, son sexe et son clitoris. À cette très rapide évocation, son entrejambe se mouille, ses seins durcissent et son clitoris vient battre contre le mince tissu de son slip.


A pas glissés, elle s'approche de son époux qui lui fait signe de la main de venir s'installer à côté de lui, sur le canapé. Pour éviter de froisser sa jupe un peu ample, dans un geste très féminin, elle la soulève et s'installe sur le cuir du canapé, grimace au froid contact du cuir sur ses cuisses nues, et elle vient se lover dans le bras de Pierre.


– Alors, dis-moi... Qu'est-ce que vous avez fait ? Comment cela s'est-il passé ?

– Je t'ai dis, bien...

– Non, je veux les détails, tous les détails...


Devant l'insistance de son époux, Ninon prend une grande respiration avant de se lancer dans une narration la plus exacte possible de son rendez-vous. Elle lui dit tout... enfin, presque tout. Elle évite de lui parler des spasmes de plaisir qu'elle a eu lorsqu'elle a senti la main du peintre venir lui caresser la chatte ou lui titiller les seins. Mais elle n'omet aucun des autres détails, y compris le rugueux de ses doigts qui ont effleuré la peau de son corps, le galbe de ses seins et le bout de ses tétons.


Pierre l'écoute avec attention et délice. Le récit l'excite. Tout l'après-midi, il a imaginé cette scène et là, en écoutant Nino lui en faire le récit, il sent son sexe se durcir.


Le vieil artiste est réputé sur la place de Paris pour la maîtrise de son art du portrait mais il est surtout connu pour profiter sans honte du corps de ses modèles. D'ailleurs, lorsque Pierre était allé le voir, l'homme ne s'en était pas caché. Il l'avait mis en garde, lui expliquant que cela faisait aussi partie de son travail que d'aller «lutiner la bourgeoise, pour connaître ce qu'elle avait dans les seins et dans le ventre... et mieux rendre son grain de peau...». Et Pierre, consciencieusement avait acquiescé, trouvant même là une source d'inspiration à ses fantasmes.


Bien sûr, au prononcé de cette phrase, qui lui revient depuis comme un leitmotiv, Pierre avait un peu tiqué, mais son esprit un peu tordu l'avait quand même poussé à expédier Ninon vers son atelier. Il savait donc comment cela devait se passer et il n'était pas à proprement parler jaloux, au contraire, cela l'excitait encore plus qu'il ne l'avait pensé.


Avant que sa femme ne termine son récit, il s'empare de sa main et la porte sur sa braguette pour lui faire sentir combien ses paroles lui redressent son sexe.


Ninon le regarde en fermant à moitié les paupières :


– Mais ça t'excite ! Ma parole... T'es un beau salaud...

– C'est ta façon de me raconter ton histoire...

– Ouais... À d'autres... Tu bandes comme un âne...

– C'est vrai et si tu voulais bien me soulager...

– T'es incroyable... Tu t'imagines que je vais te soulager, là, comme ça ? Alors que j'ai presque failli me faire violer par un vieux libidineux...

– Mais bien sûr... D'ailleurs, si j'ai bien compris, toi-même tu dois être excitée comme une cochonne !


Ninon ne relève pas. Oui, elle est sacrément excitée... sa culotte en fait largement les frais et elle n'a qu'une hâte : sentir les mains de Pierre la caresser, la soulager et sa queue la pénétrer.


Mais, si cet après-midi elle a ravalé sa fierté, elle n'ose franchir cette une nouvelle étape et s'en ouvrir crûment à son mari. Alors, elle se contente pour l'instant de frotter une main tantôt légère, tantôt lourde et excitante sur la bosse de l'entrejambe de Pierre.


Et Pierre envoie sa main sous sa jupe et atteint, sans protocole, son sexe.


– Quand je disais que tu étais excitée, je pensais seulement que tu étais humide... Pas trempée ! gronde-t-il en trifouillant son intimité à travers la faible épaisseur de la soie du brésilien.


Sous l'arrivée brusque de la main et des doigts de son mari, Ninon écarte largement les jambes et se tétanise en émettant un long sifflement de plaisir.


Oui, elle a très envie d'une main qui la caresse. Elle souhaite qu'elle soit brusque, qu'elle lui triture la chatte, qu'elle s'enfonce en elle, qu'elle investisse son puits d'amour. Elle a aussi envie de la bouche de Pierre sur le bout de ses seins qui deviennent de plus en plus lourds et dardent leurs tétons à travers son chemisier.

Et puis, elle a surtout très envie de faire l'amour. La séance de cet après-midi lui a ouvert l'appétit.


Pierre comprend vite son degré d'excitation...


Il comprend qu'elle a déjà pris en partie son pied cet après-midi alors, à son tour, il a envie de quelques gâteries.


En quelques gestes précipités, il déshabille son épouse, sans tenir compte ni de ses protestations, ni de ses minauderies. Il sait qu'elle n'aime pas faire l'amour, au débotté et de façon cavalière. C'est son côté «bourgeoise» qui l'exaspère tant et sur lequel il la raille si souvent. Il la sait traditionnelle et traditionaliste. Elle accepte difficilement les travers de ses petits jeux érotiques qu'il cherche souvent à lui imposer. C'est pour cela qu'il veut la faire peindre nue, par un artiste à la réputation sulfureuse, en espérant qu'elle sera un peu plus délurée à la sortie.

Et pour l'instant, ça marche !


Tout en finissant de retirer le brésilien incrusté dans les fesses de son épouse, et trempé de son plaisir, Pierre continue à l'interroger sur sa séance de pose. Il veut tout savoir.


Mais Ninon préfère se concentrer sur son plaisir, sa jouissance et se refuse à avouer à son mari que les mains du peintre sont venues largement palper sa chatte, ses seins, ses fesses. Elle aurait trop honte. Elle est même prête, pour couper court à toutes les questions indiscrètes de Pierre, à lui accorder des faveurs que jusqu'alors, elle n'apprécie guère, comme lui faire l'amour entre ses seins.

C'est vrai, elle a horreur de ça. Sentir sa hampe aller et venir contre la chair laiteuse et fine de ses seins, qu'elle est obligée d'empoigner par en dessous et de compresser pour servir de fourreau à la bite de son mari, est une chose dont elle a horreur. Non, elle n'aime pas. Surtout qu'elle sait que les rares fois où elle lui a accordé cette faveur, il n'a jamais pu se retenir et il s'est toujours répandu à grands flots – ou a petites giclées – sur ses mamelons. Après généralement, il tente d'étaler le sperme ainsi répandu sur eux, les rendant poisseux pour le reste de la nuit.

Et chaque fois qu'elle lui a accordé ce genre de gâterie c'était parce qu'elle avait quelque chose à se faire pardonner, comme ce soir. Mais ça, Pierre l'ignore ou feint de l'ignorer, Ninon en est persuadé.


Avec un grand soupir, alors qu'elle est déjà nue, Pierre finit par se déshabiller à son tour. Debout devant elle, il dresse et pointe fièrement son sexe raide de désir, à hauteur de sa bouche. D'une main ferme, il lui attrape la tête et tente d'approcher ses lèvres du bout de son sexe. Pierre a terriblement envie qu'elle le suce. Une caresse rare et dont il aime la douceur.

Pierre aime sentir son sexe pris dans l'étau des lèvres de Ninon, sentir sa hampe se faire humidifier par sa salive. Il aime aller buter au début de sa gorge et sentir sur le bout de son gland ce petit soubresaut qui indique qu'il est en limite de l'étouffer. Mais rares sont les fois où elle lui accorde cette faveur. Pourtant, ce soir, en levant des yeux pleins de douceur, elle ouvre la bouche et avale sa queue.


Sous l'aspiration humide et chaude, Pierre émet un long grognement de contentement et pousse de toute la force de ses reins pour aller le plus loin possible et l'aide, de ses mains, à prendre un rythme de pénétration.

Alors qu'il sent son désir s'accroître et monter, Ninon s'interrompt, le pousse vers le canapé où il s'affale. Elle se glisse entre ses cuisses velues, approche sa bouche de son sexe et recommence, du bout de la langue à exciter sa hampe, le léchant du haut en bas et du bas vers le haut.

Bien humide, le plaisir gouttant déjà en haut, elle empoigne son sexe et le cale entre ses seins. D'une main assurée, elle serre ses deux globes blancs, aux pointes brunes, autours de la hampe luisante de bave. D'un mouvement lent du buste elle entame une série de va-et-vient qui ont raison de Pierre. Surpris par la caresse, il se laisse aller à jouir sur la poitrine de sa femme, inondant largement la peau laiteuse et douce. Avant que le désir ne redescende Ninon, par quelques petits coups de langue, s'assure d'une nouvelle raideur du sexe de Pierre et tandis qu'il a les yeux fermés sur son plaisir, elle se redresse et l'enjambe.

Les deux pieds calés sur l'épaisse moquette, jambes largement écartées, elle cueille du bout des doigts le bout du gland et, en s'écartant légèrement l'intimité, elle s'y empale.


Surpris par la manœuvre, Pierre ouvre de grands yeux. Sa queue est déjà logée dans le fourreau chaud et trempé de sa femme qui remue des fesses, oscille du bassin et le masse avec son ventre, avant d'entamer une série de montées et de descentes infernales qui les mènent à la jouissance.


Jamais elle n'avait eu un tel culot.

Jamais Pierre n'avait imaginé que sa femme pourrait venir ainsi le chevaucher, même dans ses rêves les plus fous.

Bien qu'épuisé, il est heureux.

Heureux du choix qu'il a fait, malgré ce qui lui en coûte d'envoyer sa femme poser nue, chez un artiste libidineux ... Non, il ne regrette rien et sait même, qu'il a raison !



*



Plus de trois mois après cette soirée inoubliable pour Ninon et Pierre, le couple déballe enfin le cadre, serré dans un épais papier Kraft. Ninon vient de ramener du Studio D son portrait, à peine sec de sa couche de vernis.


Quand l'artiste lui a remis, contre l'enveloppe qui contenait le chèque de règlement, il était déjà emballé et c'est avec impatience, qu'elle tire sur les nœuds des ficelles.


Avec les yeux grands ouverts, le couple dépose délicatement le portrait de Ninon sur le canapé puis prend un peu de recul pour admirer la facture de la peinture.


Dans un léger camaïeu bleu lavande se détache le corps de Ninon, sagement assise sur un tissu drapé blanc. Calée sur le bout de ses pieds chaussés de mules légèrement mauves, les jambes gainées de bas ocre-brun. Elle tient ses genoux serrés et présente ses cuisses charnues, zébrées d'un porte-jarretelles blanc qui tirent sur les bas. Ses cuisses blanchâtres, appétissantes, sont en partie couvertes par un chemisier bleu aux multiples plis que Ninon serre contre son ventre et sous sa poitrine, à la limite de ses tétons bruns. Les épaules nues, un peu de trois-quarts, la gorge légèrement soulevée par la position des mains qui la soutiennent par en dessous, le dos droit, elle semble attendre le bon vouloir du peintre, en modèle sage et dompté.


Le visage ovale est supporté par un cou gracile et présente un menton légèrement pointu. Les lèvres, légèrement pincées, semblent s'offusquer de ce que Ninon a subi sans rechigner. Ces lèvres, colorées d'un rouge vermillon tirant sur l'orangé, sont devenues pulpeuses et gourmandes. Le pincé de la bouche affine l'ovale du visage dont les pommettes légèrement saillantes mettent en valeur le regard du modèle. Un regard brun, presque noir évanescent, pensif. Pourtant, l'artiste a su lui donner éclat et brillance, le rendant vivant à tel point que, d'où que le couple regarde le tableau, le regard de Ninon l'accroche, le suit. Dans un flou savamment étudié, le Maître a su aussi donner vie à la chevelure de Ninon. Les mèches, nuances de châtain, semblent ordonnées. Pourtant le peintre a saisi quelques mouvements de boucles lâches et libres qui donnent une impression de décoiffé naturel.


L'ensemble est harmonieux et reflète aussi bien la personnalité de Ninon que celle un peu sulfureuse du peintre. La toile respire la vie. Les chairs sont pleines. Leurs rendus invitent presque le spectateur à tendre la main, à toucher, à tâter et s'en repaître. Cependant, l'attitude pudique du modèle montre une femme timide et réservée qui semble s'ennuyer de la vie sans pour autant dédaigner ni en bouder les plaisirs frivoles. D'ailleurs, la carnation des joues, légèrement rosies, laisse imaginer, comme le savant démêlé des cheveux, quelques fredaines qui viennent de s'achever et qui ont laissé la modèle suffoquant et encore pensif.


A quoi pense-t-elle Ninon, debout devant son portrait, à côté de son époux ?

Pense-t-elle aux attouchements du peintre, à ses doigts qui à plusieurs reprises ont pétri ses chairs, exploré son corps et fouillé son intimité ? Plus d'une fois, avant les séances de pose, le peintre lui a mis le cœur à l'envers en rendant un hommage enflammé à son intimité. Sent-elle encore en elle l'empreinte du sexe dur avec qui il l'a besogné en lui arrachant cris et suppliques et la laissant pantelante et haletante ? Se reconnaît-elle vraiment dans cette femme, si sagement assise, droite, avec son regard un peu perdu et vague ? Est-elle la bourgeoise timide que connaissent les gens de son entourage ou cette amante délurée qui a découvert, quelques instant avant, le plaisir de caresser le dard dur d'un peintre lubrique et s'imagine déjà dans les bras son mari en train de lui narrer la dernière séance pendant qu'il jouit sur sa poitrine ou qu'elle le suce ? Car après chaque séance au Studio D., Pierre a exigé un récit complet et détaillé sur la séance de pose de son épouse. Et le couple, excité par ce récit, terminait sa soirée dans une chevauchée érotique qui les laissait pantois et repus.


Tout au long de ces séances, Pierre avait été tenaillé par le sentiment de satisfaction et celui de la jalousie. Satisfait, il était. Ninon revenait chaque fois un peu plus transformée par ses longues séances de l'après-midi dans le Studio D. Mais il était aussi devenu jaloux. Une jalousie qui trouvait alors un exutoire dans la réalisation de ses fantasmes. Ninon ne rechignait plus à lui offrir toutes les parties de son corps à sa lubricité naturelle. Il avait réussi à honorer sa bouche, ses seins, son sexe, ses fesses. Et sans qu'elle ne dise plus rien. Soumise, car s'estimant fautive, elle voulait se faire pardonner de ses fredaines avec le peintre et se pliait alors à toutes les fantaisies de Pierre. Et si, quelque fois, elle était rentrée sans avoir satisfait son appétit sexuel avec son nouveau mentor, appétit qu'elle découvrait, elle ressentait des besoins charnels et soudains qui l'avaient d'abord effrayé avant de s'en accommoder et d'y prendre goût. Alors, dans ces moments là, elle était chatte et tigresse en rut et Pierre se devait de contenter cette luxure nouvelle, à son grand contentement.


Après un long moment d'observation muette, d'un commun accord, ils décident d'accrocher le portrait dans leur chambre, en face du lit. Ainsi, Pierre peut-il contempler le tableau, heureux, fier et envieux de l'attitude de son épouse dont la suggestion des formes et ce qu'elle tente de cacher lui en révèle plus sur le corps de sa femme et sa nouvelle forme de dépravation. Ninon, elle, contemple toujours son portrait avec de petits picotements au ventre, en se souvenant des mains, de la bouche et du sexe de l'artiste qui a su la saisir dans cette pose attentiste, pudique, mais si langoureusement érotique.

Auteur : Jeff.     Sur "revebebe" le site des histoires erotiques...

Publicité
Publicité
8 mars 2006

Définition...

                     L'article Libertinage, d'après L'encyclopédie de Diderot et d'Alembert, 1751. "C'est l'habitude de céder à l'instinct qui nous porte aux plaisirs des sens ; il ne respecte pas les moeurs, mais il n'affecte pas de les braver ; il est sans délicatesse, et n'est justifié de ses choix que par son inconstance ; il tient le milieu entre la volupté et la débauche ; quand il est l'effet de l'âge ou du tempérament, il n'exclut ni les talens ni un beau caractere ; César et le maréchal de Saxe ont été libertins. Quand le libertinage tient à l'esprit, quand on cherche plus des besoins que des plaisirs, l'ame est nécessairement sans goût pour le beau, le grand et l'honnête. La table, ainsi que l'amour, a son libertinage ; Horace, Chaulieu, Anacréon étaient libertins de toutes les manieres de l'être ; mais ils ont mis tant de philosophie, de bon goût et d'esprit dans leur libertinage, qu'ils ne l'ont que trop fait pardonner ; ils ont même eu des imitateurs que la nature destinait à être sages..."

img_6411web1

Des souvenirs a faire partager? envoyez vos histoires et fantasmes vécus (ou non!) à l'adresse de Biddiz, ou bien KatsuNoji.

5 mars 2006

Les Jours De Rentrées

J’adore les rentrées. Quand on découvre les nouvelles têtes avec qui on va partager l’année. Y a quelques fois des droles de surprises. Par exemple, cette année, j’ai flashé sur une super mimi blonde comme les blés aux yeux de biches. Et patatra, c’est pas une étudiante, c’est la prof de bio, Mlle L. Vais-je passer un an à la voir seulement trois heures par semaine ? Et bien non !

En début de deuxième semaine, une annonce laconique sur le tableau des élèves propose des cours de rattrapage pour ceux qui peinent en bio ; j’appelle le numéro, et surprise, c’est Mlle L qui répond. Je saute sur l’occasion, et prend rendez-vous.  Je suis plus douée pour la biologie appliquée de toute façon, et c’est joindre l’utile à l’agréable ! La première scéance se déroule dans une des salles de la fac. Elle reste très professionnelle, malgré mes sous-entendus lancés ça et là. Mais la veille du deuxième cours, elle m’annonce que la salle est retenue, et propose d’aller chez elle ; je saute sur l’occasion et me voilà devant sa porte. Elle m’ouvre et j’admire ouvertement sa tenue : petit chemisier d’été jaune pale sur une jupe courte et légère. Je sens que je vais pas beaucoup travailler ce soir. Elle commence son cours qui porte sur l’appareil reproducteur de la femme… très inspiré ! Je fais mine de n’y rien comprendre, mais chaque fois que la vois effleurer du doigt les planches anatomiques, je vibre, et sens en moi une moiteur s’installer. Elle tourne autour de moi, se penche sur mon épaule, ses cheveux me chatouillent la nuque, la joue. Je le comprend rien à ce qu’elle me dit, je suis bercée par le son de sa voix, par l’odeur florale de son parfum.

Elle s’assoit à coté de moi, et son genou se colle à ma cuisse. Je n’en peux . Ma main glisse sur ma jupe, comme pour la lisser, et rentre en contact avec son genou. Elle ne réagit pas, alors je m’enhardie, et remonte doucement en savourant le touché velouté de sa peau. Mais à peine j’effleure l’ourlet de sa jupe qu’elle se dérobe, se leve et se tourne vers moi.
-"On dirait que tu n’as rien suivie de mon explication ! "
J’approuve piteusement.
-"Ce sont les planches. Je pense que tu n’arrive pas à visualiser. Il vaut mieux que je te montre, tu comprendra mieux "
Elle me prend la main et m’entraine vers le canapé. Elle s’assoie, remonte largement sa jupe. Stupeur, elle ne porte pas de culotte, mais un minuscule string, qu’elle écarte négligeament.
-"Mets-toi devant moi, tu verras mieux "
Et elle commence à me montrer les parties de son intimité du doigt, ouvrant ses jambes largement pour que je vois mieux. Elle est excitée, je peux le voir à la mouille qui suinte de son sexe, mais n’en montre rien.
-"Tu as bien suivie ? Alors je vais te donner des noms, et tu vas me les indiquer du doigt… " J’ai alors effleuré successivement son clitoris, ses lèvres avant de glisser mon doigt en elle. Pour moi, la leçon était finie : je n’écoutais plus ce qu’elle me disais, je la caressais du bout des doigts, de sa toison finement taillée vers son petit trou, hypnotisée.

Elle posa sa main sur ma nuque et approcha ma tête de son sexe que je me mit à lècher, tout en continuant à la doigter. Elle m’arrèta, m’embrassa à pleine bouche et commença à me déshabiller. Je ne me souviens pas de tout en détail, si ce n’est que nous avons explorées nos corps respectifs, que nous avons jouis plusieurs fois et que l’aube nous a surpris dans les bras l’une de l’autre. En m’embrassant ce matin-là, elle me dit qu’elle m’avait repérée juste avant moi. Mais ce qui m’a fait le plus de plaisir, c’est quand elle m’a annoncé : -" Reviens ce soir, je te donnerai une autre leçon. Et si tu apprends vite, nous aurons le reste de la soirée pour nous. "

Fantasme trouvé sur Pinky Feelings.

1 mars 2006

Pour la premiere fois.

Je repense souvent à ma première fois quand je me masturbe dans mon lit. Ma première fois, je l'ai eu avec ma cousine, depuis qu'on est petit, on avait l'habitude de passer les vacances ensemble avec mes grandparents. Elle avait 4 ans de plus que moi. Un soir, en pleine nuit, j'ai commencé à entendre de petits gémissements provenant du lit du dessus et je sentais le lit légèrement remué. Nous dormions dans un lit superposé. Elle, au dessus et moi en dessous. Elle faisait souvent des crises d'asthmes, je me suis demandé si elle n'en faisait pas une. J'ai porté plus attention à ces gémissements mais j'ai compris que ces gémissements, cette respiration devenant parfois haletante n'était pas une crise d'asthme. J'entendais également l'élastique de sa culotte émettre un léger bruit. A un moment, je l'ai entendu dire mon prénom, puis un gémissement étouffé plus intense que les précédents. J'ai entendu son souffle redescendre. A ce moment, j'ai eu ma première érection et je me suis demandé ce qui se passait. J'ai mis la main dans mon caleçon, je me suis un peu touché, mais à cette époque, je ne savais encore pas comment éprouver du plaisir jusqu'à éjaculer mais je sentais qu'en le touchant, j'avais encore plus chaud. En plus, je me sentais pas super à l'aise, je me demandais si c'était normal qu'il est durcit autant et j'avais très chaud, mes joues étaient brulantes. J'ai mis énormément de temps à me rendormir. La nuit suivante, j'ai écouté pour savoir si ces gémissements recommençaient mais nan. Ce n'est que deux jours après que ça a recommencé, et cette même fois j'ai été excité. Au matin, on prenait notre douche à tour de role, et on mettait le linge sale dans un sac dans la salle de bain. Après qu'elle est prise sa douche, je suis entré dans la salle de bain, j'ai fermé la porte comme d'habitude. Mais je me suis demandé pourquoi, quand j'entendais ces gémissements, j'entendais également l'élastique de sa culotte. En me déshabillant pour prendre ma douche, et en mettant mes affaires dans le sac, j'ai vu une de ces culottes. Je l'ai alors prise, j'étais curieux de savoir. Je l'ai regardé, et j'ai vu quand certains endroits ils y avaient des petites taches incolores. J'ai mieux regardé et à ce moment ou je l'ai approché j'ai sentie une forte odeur, une odeur que j'avais sentis auparavant. Une odeur ennivrante. A ce moment, ma grand mère a frappé à la porte pour savoir ce que je faisais parce qu'elle n'entendait pas l'eau coulée, j'ai eu peur qu'elle me surprenne avec la culotte de ma cousine. Mais en meme temps, ce stress melé à cette odeur, ces petites taches qui m'intriguaient, m'avaient provoqué une érection. J'ai fait couler l'eau de la douche, mais je suis resté à genoux sur le tapis de la salle de bain, j'ai ensuite fortement sentis sa culotte et je me touchais en même temps, j'ai découvert à ce moment qu'en faisant des va et vient, plutot qu'en touchant de temps en temps, j'éprouvais moins de gêne, et plus de plaisir. J'ai alors accéléré. Et deux trois minutes après, j'ai sentis mon plaisir augmenté. J'ai alors mis sa culotte autour de mon pénis et je me suis déversé. Je me suis sentis bien. Je suis d'ailleurs resté au moins 3 minutes pour retrouver mes esprits. Deux semaines après deux autres cousins sont venus pour passer deux nuits, mes grands parents nous alors fait dormir moi et ma cousine dans un grand lit dans une chambre à part pour que les deux autres cousins aient le lit superposé. Mes grands parents jugeant peut etre qu'on se connaissait mieux, il y aurait moins de gene pour ma cousine de dormir avec moi. Au moment ou l'on s'est couché et que mes grandparents ont éteint la lumière. J'ai mis du temps pour m'endormir, je me suis demandé si elle allait oser recommencer à émettre de petits gémissements étouffés alors que j'étais à coté. J'avais chaud, et j'étais en érection en repensant aux nuits où j'avais entendu ces gémissements et mon prénom soupiré. Je me demandais également si il se pouvait qu'elle sache que je me suis touché avec sa culotte. J'ai mis environ deux heures à m'endormir et à arriver à ne plus trop y penser afin que mon pénis ne soit plus dur. Mais dans le milieu de la nuit, il devait à deux trois heures, de petis gémissements m'ont réveillé. J'ai alors fait semblant de dormir. J'ai juste ouvert à moitié le yeux, pour voir par curiosité ce qu'elle était entrain de faire exactement. J'ai alors vu son corps cambré. Je devinais que ces cuisses devaient être écartées car la pointe de ses genoux se dessinaient sur les draps. J'avais peur qu'elle voit que j'étais réveillé même si je fermais les yeux. Mais je regardais les yeux mi fermés ce qu'elle faisait, j'avais envie d'en savoir plus.Entre ses cuisses qui se dessinaient sur le draps, je vis que quelque chose, je compris quelques instants que c'était sa main, quand elle la porta vers sa bouche, et suça un de ses doights. Au moment où elle sortit la main du draps, je sentis cette même odeur que j'avais sentis sur sa culotte et j'ai eu d'un seul très chaud, en ressentant cette odeur. Mon pénis s'est durcit. Je me suis sentis mal à l'aise, parce que je ne voulais pas qu'elle sache que j'étais réveillé, et que mon pénis s'était durcis en l'espionnant sans rien dire. Je sentais en plus mon sexe se durcir de plus en plus car je l'entendais gémir et sa respiration se faisait de plus halentante, jusqu'au moment, ou elle soupira mon prénom, et agrippa le dessus de lit avec sa main, en gémissant fortement, plus fortement que les nuits précédentes, à tel point, qu'elle ne le contenus que 2 secondes, et lacha un gémissement bien plus fort, qu'elle couvra avec sa main. A cet instant, j'ai eu peur que mes grands parents ne l'entendent mais la porte de la chambre était fermée et vu l'heure avancée ça n'a réveillé personne. Sa respiration est ensuite redescendue. Elle gémissait mais de façon différente comme si elle aimait le fait d'avoir éprouvé autant de plaisir. Quand je sentis qu'elle retrouvait ses esprits, je me suis évertué à fermer complètement les yeux pour pas qu'elle voit que j'étais réveillé. Je pensais qu'elle allait se rendormir rapidement. J'attendis cinq minutes, je sentis qu'elle bougeait dans le lit, je me suis dis elle doit s'etre endormis et se tourne dans son sommeil. Mais je sentis l'élastique de mon caleçon se soulever,j'étais alors très embarrassé je me suis demandé ce qu'elle faisait et si elle remarquait que mon pénis était tout dur. Ensuite, j'ai sentis l'élastique se reposer, je me suis dis qu'elle n'avait rien remarqué. Mais j'ai sentis alors un souffle chaud sur ma joue comme si elle regardait si je dormais. Elle a alors murmuré à mon oreille 'Yahn tu dors'. J'ai alors fait semblant que je dormais, j'étais tellement embarassé, mon pénis était toujours en érection, et j'avais peur qu'elle me pose des tas de questions. Mais elle m'a dit 'Mathieu tu dors'.J'ai alors continué à faire semblant de dormir.J'ai cru qu'elle pensait que je dormais, mais d'un seul coup, j'ai sentie sa main dans mon caleçon , j'ai alors tout de suite ouvert les yeux de surprise et elle m'a murmuré à l'oreille 'c'est la première fois que ton kiki est comme ça'. Je lui répondis que je ne savais pas. Ensuite, elle m'a dit 'veux tu en apprendre plus sur les filles'. Je ne savais pas quoi répondre. J'avais peur que mes grands parents nous voient mais je lui ai répondis oui, j'étais trop curieux d'en connaitre plus.Ensuite elle prit ma main dans sa main et la guida dans sa culotte. J'ai alors sentis quelque chose de très humide et de doux,elle alors découvert les draps du lit, et je vis dans l'obscurité de la pièce grace à la lumière de dehors, son vagin. Après elle m'embrassa, à ce moment je me suis c'est mal ce qu'on fait parce que des cousins cousines ne s'embrassent pas sur la bouche mais je ne controlais plus rien. J'éprouvais du plaisir à braver l'interdit surtout qu'elle était très jolie, et n'arretait pas de me dire que j'étais très mignon. Après elle s'est tournée, s'est mise sur moi, et à poser sa culotte sur mon visage. Elle a ensuite enlevé mon short et j'ai sentis sa bouche sur mon pénis, je lui dis 'qu'est ce que tu fais?' mais je me suis sentis tellement bien que je n'ai pas continué à lui poser des questions, je ne le pouvais plus, je me sentais partir vers un océan de plaisir. Je sentais aussi l'odeur très forte de sa culotte et la moiteur qui augmentaient mon excitation à mon excitation de sentir mon sexe enveloppé par quelque chose si doux et qui apaisait sa dureté par ses va et vient. Elle ondulait en même temps sa culotte sur mon nez et gémissait. Je me suis sentis partir, et j'ai alors éjaculé dans sa bouche, je me suis sentis gêné, je pensais qu'elle allait me dire quelque chose, je ne sentis pas mon sperme sur mon ventre, j'ai supposé qu'elle avait avalé. Ensuite, elle me dit 'à mon tour'. Elle ondula plus rapidement sa culotte sur mon nez, je me demandais pourquoi elle faisait ça, et pourquoi ça la faisait gémir. Elle se mit ensuite, jambes écartées au dessus de mon visage, se baissa tout en retirant sa culotte. Je sentis alors sn vagin se coller à ma bouche, je sentis qu'elle était complètement trempée et de son vagin s'exhalait une odeur très forte. Elle me dit alors 'lèche moi'. Je ne savais pas koi faire, si c'était bien ou pas mais je l'ai léché. Elle ondulait en meme temps son bassin pendant que je la léchais. Elle mouillait énormément, ça dégoulinait dans ma bouche, et ses gémissements étaient de plus en plus forts jusqu'au moment où elle jouit. A ce moment ses cuisses chaudes et humides se refermerrent sur mes joues brulantes. Je sentis alors, qu'elle mouillait abondamment. Je me suis sentis mal à l'aise car je n'avais pas tout compris. Elle m'a alors embrassé et m'a dit 'c'était trop bon, tu m'as super bien léché, quand tu me lèchais je controllais plus rien, j'étais esclave de ta langue qui controllait tout'. Par la suite, j'ai eu des copines mais très pudiques, et j'ai l'impression de n'avoir jamais trouvé une fille avec qui je me suis complètement épanouis au lit. Je suis très sensuel mais j'aime aussi fait ressentir que c'est moi qui domine, faire ressentir tendresse et force. Mes rêves sont de plus en plus torrides d'autant plus que ça fait maintenant deux mois que je n'ai pas faire l'amour. J'ai très envie de baiser.

Anonyme.

28 février 2006

Initiation sur le tas... de foin (1)

L’histoire que vous allez lire est réelle. Pour des raisons évidentes de discrétion, les prénoms et les noms ont été changés ou sont purement imaginaires. Elle se passe fin juillet 1958. A cette époque on ne pensait pas ni ne parlait de sexe tant à l’école qu’en famille.. C’était « un péché », c’était sale, c’était immoral, bref c’était le grand silence, le huis clos. Nous habitions à la campagne ce qui avait, pour nous enfants, l’avantage de savoir et voir comment les animaux se reproduisaient.
Pendant les vacances scolaires j’allais dans une ferme voisine pour garder les vaches et autres animaux.
Nicole, nièce de la fermière, fille de commerçants à Beaucoin la Forêt, village distant de 4 km environ, venait chez sa tante pendant les mêmes vacances. Fréquentant la même école communale, nous nous connaissions depuis des années. Les adultes nous laissaient travailler et jouer ensemble en toute confiance.
Donc, en cette fin de mois, depuis quelques jours il faisait très chaud et lourd. L’orage montait doucement depuis le milieu de la journée. Les bovins étaient nerveux et inquiets. La volaille cherchait à se mettre à l’abri. Vers seize heure, je commence à faire rentrer les vaches dans l’étable, Nicole m’aide. Nous avons à peine terminé que les premières gouttes de pluie commencent à tomber, les éclairs sont de plus en plus rapprochés, les coups de tonnerre de plus en plus forts. L’étable étant à quelques dizaines de mètres de la maison, il était convenu avec la fermière que nous restons à l’abri prés du bétail pour le rassurer. Le tonnerre gronde de plus en plus fort. Nous n’avions pas peur de l’orage…
C’est en voulant s’asseoir sur une botte de foin que Nicole glisse, se retrouve les fesses par terre, les jambes en l’air. Sa légère robe est remontée assez haut pour me permettre de voir ses cuisses et constater qu’elle n’avait pas de sous-vêtement. Je l’aide à retrouver une position plus stable et plus « convenable » mais ma curiosité est éveillée...
-« Tu n’a pas de culotte, lui dis-je
- C’est normal, il fait tellement chaud… Je n’ai pas de soutien-gorge non plus….Tu as un slip toi ?
- Non… Tu crois que toutes les filles n’ont pas de dessous quand il fait chaud ?
- Sans doute… Je sais que ma mère et ma tante son nues sous leurs vêtements, les robes sont assez longues et larges pour laisser circuler l’air, nous rafraîchir et cacher nos cuisses et nos fesses, je m’habille comme elles.
- C’est sur que tu dois être plus à l’aise par ce temps… (Après un court silence) Je n’ai jamais vu comment vous êtes faites, les filles, entre les jambes…
- Moi non plus je n’ai jamais vu un garçon…
- Nous sommes tranquilles, tu veux bien qu’on se regarde ?
- Pourquoi pas… »
L’orage est au-dessus de nos têtes… Joignant le geste à la parole, nous avons vite fait de quitter nos vêtements. Nous restons debout, Nicole, naturellement blonde, a de jolis petits seins bien formés dont les tétons pointent fièrement. Des courbes splendides, une toison dorée bien fournie qui cache un sexe encore mystérieux pour moi. Elle regarde mon zizi (on disais aussi bitte, queue ou zob), mes testicules (on disait « couilles ») mon entre jambe couvertes de poils châtains presque bruns. Pour une raison que j’ignore, très vite mon zizi devient raide et se dresse vers mon ventre. Ça m’était déjà arrivé mais Nicole s’inquiète de cette transformation…
-« Qu’est ce qui t’arrives, tu n’as pas mal ?
Non, ça me le fait de temps en temps et surtout la nuit. Je n’ai pas mal mais si je touche c’est sensible et ça me fait une drôle de sensation, comme des petites décharges électriques.
Moi aussi, quand je passe le gant sur ma fente, pour faire ma toilette, je ressens des choses bizarres.
- Tu permets que je regarde de plus prés ? Avec tes poils, je ne vois rien…
- Si tu veux… »
Je mets un genou à terre, j’écarte ses lèvres intimes et je découvre pour la première fois une « fente » (on disait aussi choune, cramouille). Elle réagissait à mes attouchements. Elle me dit que quelque chose semblait descendre dans son bas-ventre, que ses jambes ont du mal à la supporter. Ayant vu les animaux renifler le derrière de leurs femelles respectives, je m’approchais pour sentir ce sexe ouvert. Nicole me regarde et me demande :
« Qu’est ce que tu veux faire ?
- Je veux sentir comme font les chiens et les taureaux… et je joint le geste à la parole…
- Alors ça sent quoi ?
- Je ne sais pas mais c’est particulier et pas désagréable…
- Tu as vu que les mâles sentent et aussi ils lèchent…Tu devrais essayer pour savoir quel goût çà a …»
Je m’approche d’avantage et passe ma langue à l’intérieur de bas en haut. Je récupère un liquide un peu épais, d’un goût légèrement âcre, légèrement salé. J’allai dire mes impressions à Nicole quand je vois ses jambes qui se mettent à trembler. J’avale ce que j’ai sur la langue et je lui demande ce qui lui arrive tout en l’aidant à s’asseoir.
« Je ne sais pas… Quand tu as passé ta langue dedans j’ai senti une drôle de sensation très agréable qui descendait de tout mon corps et remontait aussi par mes jambes… Quand c’est arrivé la j’ai pas pu tenir debout… En tout cas ça fait du bien…Tu devrais recommencer s’il te plaît… »
Elle s’allonge sur la botte de foin, je m’accroupis entre ses cuisses écartées, entrouvre son sexe, passe et repasse ma langue à l’intérieur. Plus je léchais, plus il y avait de liquide et plus elle gémissait. Je commence à avoir la bouche pleine, j’arrête et lui demande si je lui fais mal parce que ses gémissements étaient devenus des petits râles voire des petits cris.
« Ho Non ! … Au contraire, tu me fais du bien… C’est tellement bon, je ne peux pas m’empêcher de gémir ou de crier …
- J’en ai plein la bouche, tu veux goûter toi aussi ? …
- Oui et après tu recommenceras à me lécher ? »
Nous avons réuni nos lèvres, bouches ouvertes. Nos langues se sont emmêlées. Nous avons partagé ce liquide mystérieux et j’ai recommencé mes léchages. En arrivant en haut je sens comme une petite boule. Ma langue s’y attarde dessus. Nicole se tortille, se trémousse, elle appuie ses deux mains sur ma tête pour que je reste en place, ses gémissements se transforment en un long cri continu. Dehors l’orage gronde toujours sans arrêt… J’insiste avec ma langue sur ce petit bouton dur comme du fer. J’avale tout ce que je ramasse, j’ai du mal à respirer… Nicole est secouée par des spasmes incontrôlés. Elle hurle presque, sa respiration est de plus en plus rapide.
«Que c’est bon ! ! ! Hoooo… ouiiiiiiii ! ! !» crie-t-elle en appuyant encore plus fort sur ma tête. » Je m’active plus vite.
Soudain un coup de tonnerre plus fort que les autres, le hurlement de Nicole, la pluie qui martèle les tuiles, ma bitte qui est raide et gonflée prête à éclater, tout cela fait que je ne sais plus ou je suis. D’une main j’attrape mon zob et le caresse un peu pour faire baisser sa tension. Il est brûlant… Je passe ma main sur le bout arrondi qui se trouvait découvert, et je descends vers mon ventre. Je recommence ce mouvement une dizaine de fois. Ça me fait du bien et, tout d’un coup, je sens des lancements dans mon bas ventre jusqu’au bout de ma bitte. Je regarde et vois comme de la crème qui sort par saccades du petit trou qui sert à faire pipi. Je ne sais pas ce qui m’arrive mais moi aussi j’ai failli crier tellement la sensation était agréable.
Étant à genou et Nicole allongée, elle n’a rien vu de ce qui m’était arrivé. J’avais un peu honte car je croyais avoir échappé quelque chose de sale comme de l’urine. Nous avons arrêté nos caresses. Mon sexe a perdu un peu de sa vigueur. Nicole a retrouvé son calme. Nous sommes assis et échangeons nos impressions :
- « C’était merveilleux, j’avais l’impression de flotter dans l’air me dit-elle,
- Moi aussi j’ai ressenti un plaisir que je n’avais jamais eu avant… Tu crois que c’est ça l’amour ?
- Je ne sais pas… mais si c’est ça c’est très bon… C’est pour ça que les adultes se marient et restent ensemble.
- Tu crois que pour faire des bébés il faut que le garçon mettre son zizi dans la fente de la fille ?
- Peut-être… je ne sais pas…
- Tu ne veux pas qu’on essaie ?… juste pour voir comment ça fait…
- Je veux bien mais fais attention parce que la vache pour avoir un veau le taureau lui monte dessus et avec son zizi il lui met un espèce de liquide blanc dedans… je le sais parce que il en coule un peu quand ils ont fini de se monter.
- Je te promets que je veux juste essayer si je peux rentrer dans ta fente. Je me sortirais si je sens que quelque chose veut couler. »
Sur ces paroles, Nicole se met à quatre pattes, les épaules basses, les fesses relevées. Je me mets derrière elle et je frotte ma bitte entre les lèvres de sa fente. (Nous n’avions que l’exemple des animaux s’accouplant) Très vite le liquide mystérieux s’est remis à couler de la fente, ma queue est redevenue toute raide. Je poussais doucement pour rentrer. Nicole avait recommencé à gémir. Elle me faisait savoir qu’elle ressentait encore du plaisir monter en elle. J’avais aussi des choses agréables qui descendaient jusqu’au bout de mon zob devenu très dur et sensible. Ça résiste et m’empêche de rentrer.
Je prends Nicole par les hanches et l’attire vers moi. Je lui demande elle va bien. « Oui ! dit-elle, j’ai un peu mal mais ça fait du bien. C’est bon, continue… Je force un peu plus et, soudain, le passage s’ouvre. Je me retrouve enfoncé contre les fesses de Nicole qui pousse un petit cri de douleur. Je m’inquiète de savoir ce qui lui arrive. Elle me rassure en me disant que ce n’était rien et que ça commençait à lui passer. Alors, comme font les chiens, je me mets à faire des vas et viens avec ma queue dans le ventre de Nicole Ça glisse tout seul… Elle recommence à gémir puis à râler, à pousser ses petits cris de bonheur « Ho ouiiiiiiiii ! ! ! C’est bon ! ! !.N’arrête pas ! ! ! Encore ! ! ! Ouiiiiiiiii ! ! ! » Heureusement que l’orage gronde toujours et que la pluie n’arrête pas de tomber car nous pouvons être surpris par quelqu’un.
Je sens ma queue qui gonfle de plus en plus. Je me retire, prend ma queue en main, fais quelques allers et retours. Par saccades, ma crème gicle. J’en ai plein les doigts. Nicole qui s’était retournée me dit : « Tu vois que les garçons aussi mettent quelque chose dans le ventre des filles pour faire des bébés… Heureusement que tu es sorti…
- Tu ne veux pas sentir et goûter comme je t’ai fait tout à l’heure ?
- Je veux bien un peu. »
Elle me lèche les doigts, le bout de ma bitte et d’un baiser sur la bouche, me fait partager. Nous trouvons que ce n’est pas désagréable sans être vraiment bon.
L’orage passe, il ne pleut plus… Nous nous rhabillons… J’ai un jeu de 7 familles à la poche, nous entamons la troisième partie quand la tante et l’oncle de Nicole viennent voir si tout allait bien… Rassurés, ils repartent pendant que nous faisons sortir le bétail.
Trois jours après Nicole me dit : « Depuis ce matin ça saigne à ma fente mais je n’ai pas mal… Je l’ai dit à ma tante… Elle m’a dit que c’était normal, c’est parce que j’ai grandi et que je vais devenir « jeune fille ». Ça doit arriver tous les mois… Ma mère doit m’expliquer dimanche quand elle viendra… Elle m’a fait mettre un linge spécial pour pomper le sang qu’il faut laisser couler, ça doit durer trois jours. J’ai eu très peur car je croyais que c’était ton zizi qui m’avait blessée. »
Le dimanche suivant, Nicole a eu une longue conversation avec sa mère. Elle a reçu en cadeau un livre d’éducation sexuelle. Bien qu’elle ait promis de ne pas le faire voir et de n’en parler à personne, Nicole me l’a prêté dés qu’elle l’a lu. J’y appris beaucoup de choses et un vocabulaire nouveau : Une bitte devenait une verge, une fente devenait une vulve, ma crème blanche devenait du sperme, l’intense plaisir devenait orgasme, etc., etc. L’histoire de la cigogne déposant des garçons dans les choux et des filles dans les roses n’est qu’une légende…
Après cette lecture et avant la fin des vacances nous avons mis en pratique… C’était encore meilleur…
(À suivre)

Par petikokin, sur : http://www.histoires-de-sexe.net.

Publicité
Publicité
28 février 2006

L'élève.

" La première fois que je l'ai vu, je l'ai trouvé insignifiant, ou presque. Les seuls éléments que je retiens de son apparition dans la salle de cours, ce sont ses feuilles volantes. C'était début octobre. Il tenait contre lui un paquet de feuilles, nues, sans aucune pochette, recouvertes d'une écriture fine et ronde. Il les a laissées choir sur le bureau, nous a regardés, a souri et a dit : «maintenant, la vraie vie commence ». C'était il y a trois ans. Il avait tort. Ce n'était pas la vraie vie. Ce n'était qu'une vie au conditionnel. Les factures à payer, le loyer et les petits jobs minables, oui… Mais pas de vrai salaire, pas de reconnaissance, pas de rythme de vie. Juste de la littérature. Une abstraction. Et pour lui, c'était ça la vraie vie. Préparer ce concours. Faire partie des grands. Maîtriser. Arrêter de penser que quelqu'un décidera à notre place.

Au début, je l'ai trouvé prétentieux, trop sûr de lui et bien trop exigeant par rapport à nous. Parfois même méprisant. Il aurait fallu que l'on connaisse déjà tout pour lui inspirer un minimum de respect. J'en venais à le haïr quand je passais mes soirées sur une étude de texte. Son sourire me semblait en permanence chargé de moquerie et de dédain.

Puis en deuxième année, j'ai mieux cerné son attitude. La classe était moins nombreuse. Beaucoup de ces jeunes demoiselles à qui tout était toujours tombé tout cuit dans le bec avaient baissé les bras. C'est vrai que ça représentait beaucoup de travail. Je n'avais pas de bourse. Alors je cumulais les petits boulots. Animations commerciales. Baby-sitting. Sondages. Prises de commandes par téléphone. Il fallait que je puisse avoir du temps pour moi et juste suffisamment pour payer mon appart' et de quoi manger. Je ne sortais plus. Plus du tout. Je lisais, j'emmagasinais toutes ces données, toutes ces connaissances. Parfois un roman pouvait être passionnant, me transporter, me fasciner. D'autres fois, un essai pouvait me gâcher une semaine avant que je n'en vienne à bout. Puis quand je voulais me détendre, je ne voyais plus rien d'autre qu'un bon roman que j'avais cette fois choisi.

Il a fallu envisager de travailler sur le mémoire. Je voulais bosser sur du XX e siècle, la notion de modernité aussi, mais je n'avais aucune idée quant au sujet à traiter. Je me souviens avoir un jour discuté avec un ami pendant une pause, cigarette au bec. Il m'avait dit que j'étais inconsciente de partir sur du XX e, que j'allais me retrouver avec Monsieur Bordeau comme directeur de recherche puisqu'il était le seul à maîtriser ce siècle. Tant pis, je me suis dit, lui ou un autre. Puis je savais que même s'il était désagréable, il imposait à ses étudiants une certaine rigueur dont j'avais besoin. J'ai rapidement décidé de travailler sur les nouvelles érotiques d'Anaïs Nin, sur ses journaux et sur sa correspondance avec Miller. Quand je suis allée lui présenter une première ébauche de mon hypothèse de travail, il s'est montré odieux. Comme s'il ne m'avait jamais vue. « Vous êtes dans quelle classe ? », « Je ne sais pas si je peux encore accepter de prendre une étudiante… ». « Vous vous y prenez bien tard et votre sujet ne me semble pas très pertinent… ». Cela faisait deux ans que je suivais ses cours. Je n'avais raté que quelques rares séminaires qui avaient eu lieu sur des week-ends et où je m'étais vue obligée de travailler. Je me souviens être ressortie de son bureau ce soir là démolie. Plus envie de continuer à en suer autant pour en plus être traitée comme une moins que rien.

Une semaine a passé. Mon téléphone a sonné un soir alors que j'étais plongée dans un bouquin barbant au possible. Un vendredi. C'était lui. Monsieur Bordeau. Sa voix au téléphone était calme. Je m'en souviens comme si c'était hier. Elle ne résonnait pas comme en cours, solennelle et creuse. Elle était chaude. Il m'a demandé, sans chercher à savoir s'i  m'était possible de passer le lendemain à son bureau pour reparler de cette histoire de mémoire. J'ai dit oui, comme une imbécile et j'ai dû annuler deux heures de cours particuliers pour m'y rendre. Les couloirs étaient déserts et sentaient la javel. Le silence était pesant. Je l'ai trouvé dans son bureau, il portait un pantalon de velours brun élimé, recouvert d'un pull en coton bleu marine. C'est la première fois que je faisais attention à sa tenue. Il m'a présenté une chaise en annonçant mon prénom. Première fois aussi que je l'entendais appeler un étudiant par son prénom mais je me suis dit que ce devait être le privilège des étudiants qu'il dirigeait. Le ton qu'il a adopté dès le début n'était en rien comparable à celui de notre première entrevue. Il m'a mise à l'aise, m'a dit qu'il acceptait de me suivre malgré les nombreux étudiants qu'il avait déjà à sa charge, car, il avait réfléchi et mon sujet lui semblait être une bonne base pour un bon travail d'analyse littéraire. Il m'a conseillé plusieurs pistes de réflexion, m'a fait une liste d'auteurs et notre discussion s'est vite animée autour de nos lectures que nous avions envie de partager. Il m'a proposé de me raccompagner chez moi puisque c'était sur sa route et qu'il était déjà tard. J'ai accepté.

C'est là, à ce moment précis que notre relation prenait déjà une tournure maladroite. J'ai été assez niaise pour penser, jusqu'à un certain stade de cette complicité que tous les étudiants qu'il dirigeait avaient ce type de relation avec lui. Plus qu'un simple rapport prof-élève. Les choses sont allées très vite. Il me semblait normal qu'il me donne rendez-vous en soirée. Je l'imaginais débordé et je pensais que c'était le seul moment qu'il pouvait m'accorder. Cela me paraissait aussi évident qu'il me ramène devant le pas de ma porte puisqu'il vivait à l'autre bout de la ville et qu'il passait devant chez moi. Cela me semblait professionnel aussi qu'il m'appelle à des heures tardives pour me faire part d'une idée sur mon travail. Je me disais que nous étions adultes et que tout cela était normal.

Ce qui m'a mis la puce à l'oreille, la première fois, c'est une discussion entre plusieurs personnes de ma classe perçue devant l'établissement alors que je grillais une cigarette, agenouillée, dos contre un mur. Ils se plaignaient de Monsieur Bordeau, de la façon dont il traitait ses étudiants, du retard qu'il prenait dans la gestion des dossiers, de ses absences répétées aux rendez-vous qu'il fixait, de son manque de rigueur les derniers temps. J'ai eu envie d'intervenir, mais je me suis dit que ça ne servirait à rien.

Deux jours plus tard, je l'ai eu au téléphone. Il m'a dit qu'il avait un déjeuner en ville avec trois de ses collègues et que je pouvais les rejoindre vers quatorze heures pour avoir un point de vue différent sur mon travail et sur son avancée. Le resto en question était juste en bas de chez moi. Quand je suis arrivée, il était seul. Il m'a dit qu'ils avaient des obligations ailleurs et qu'ils n'avaient pas pu rester. Alors que je m'apprêtais à le saluer et à tourner les talons, il m'a invitée à m'asseoir, pour prendre un café, sauf si j'étais pressée.

Je me souviendrai longtemps de ce thé à la menthe. Il m'a dit « il faut que je vous parle ». Le ton de sa voix m'a tout de suite laissé comprendre qu'il n'allait pas me parler de mon travail. Ses yeux étaient baissés. Il tripotait sa petite cuiller, nerveusement. Il a rajouté « vous n'avez rien remarqué ? ». Non, je n'avais sans doute pas voulu voir. Il est parti sur autre chose, il a dit qu'il n'avait jamais voulu se marier, que ces objectifs avaient toujours été essentiellement professionnels. C'est la première fois qu'il baissait le masque. C'est la première fois que je voyais vraiment un homme et non un prof. J'étais embarrassée mais émue aussi. Je savais bien entendu où il voulait en venir, mais je l'ai laissé faire et parler. Par curiosité. Alors que ses yeux n'osaient s'arrêter sur mon visage, les miens le fixaient, insolents et pétillants. C'est en quelques secondes nos rôles qui se sont inversés.

Puis il en est venu aux faits. Jamais je n'aurais pu imaginer un tel scénario. Il m'a avoué que depuis trois ans, depuis mes premières heures de cours, mon image l'obsédait. Il m'a raconté à quel point cette obsession était délicate à dissimuler. Qu'il ne voulait pas de favoritisme, qu'il m'avait toujours traitée comme les autres, peut-être même avec plus d'exigence encore. Que mon regard le fascinait, mes mouvements, ma solitude, la façon dont j'avançais comme s'il n'y avait rien autour… Que s'il n'avait voulu diriger mon travail, c'était bien sur à cause de ça. Il savait que s'il acceptait, il en viendrait à ça, irrémédiablement. Je n'ai retenu que ça. Mais il parlé durant de longues minutes. Sans lever les yeux ou presque. En s'acharnant sur sa pauvre petite cuiller toute tordue. Comme un gosse.

Puis il y a eu un silence. Sans lever les yeux, il a demandé : « vous êtes toujours là ? ». Oui, oui, j'étais là, sans voix, troublée par ce nouveau personnage que j'avais en face de moi, qui me semblait très courageux dans ce moment, très fragile aussi. Je lui ai dit « oui, je suis toujours là, je ne sais pas quoi vous dire ». Il a levé les yeux. Comme dans un moment d'éternité. Et j'ai vu un regard que je n'avais jamais vu. Jamais il ne m'avait regardée comme ça. Jamais il ne m'avait regardée en face en fait. J'ai lu une attente dans ses yeux, une trouille, et un grand vide après tant de confidences. Autour de nous personne. Et ces mots qui ne sortaient pas de ma gorge. Je réalisais toute l'admiration que j'avais pour cet homme, ce charme qu'il y avait derrière toute cette distance qu'il s'imposait, je comprenais toutes ces ambiguïtés entre nous les dernières semaines. J'aurais aimé lui prendre la main, que tout soit soudainement facile, qu'il n'y ait plus cette barrière entre nous. J'en avais une boule dans la gorge. Ce moment était figé. C'est moi qui avais baissé les yeux.

Il s'est levé. A dit « pardon » et très vite, sans que je n'aie pu articuler un mot, est sorti, a tourné le coin de la rue, sa veste encore à la main. Et j'étais là, assise sur mon silence, avec tant de regrets, comme dans un rêve.

Ensuite, pendant trois semaines, j'ai tenté de le joindre. Coups de fil. Petits mots glissés sous la porte de son bureau. Même pas pour mon mémoire. Je voulais lui parler. Je voulais lui donner cette réponse qui n'était pas sortie. Silence de sa part. Rien. Certains de ses cours ont même été annulés. Son aveu se retournait contre moi : son image devenait obsédante pour moi, ses yeux durant ses confidences. Ce que je n'avais jamais osé imaginer me hantait maintenant : son corps. Ses mains. Ses cheveux. Je ne le percevais plus de la même façon. Il y avait beaucoup de désir autour de cette image, beaucoup de curiosité aussi.

C'est un soir, alors que je sortais d'un cours de théâtre, répétition générale, maquillée comme une poupée russe, que je suis tombée sur lui dans les couloirs sombres de la fac. Il devait être plus de vingt heures, c'était désert. Je ne m'y attendais pas, il était devenu un vrai courant d'air. Ses yeux m'ont dit tout de suite qu'il ne s'y attendait pas non plus. « Je voulais vous dire… ». J'ai voulu parler trop vite, par peur qu'il ne m'échappe encore. Il a mis son doigt sur ma bouche et c'est dans ce couloir, (où plus qu'ailleurs et n'importe où il incarnait « le » prof) qu'il m'a caressé le visage, et qu'il m'a embrassée.

Comment décrire cette vague en moi ? Comment parler de cette fougue, de ce creux dans mon ventre, de ce bonheur ? Sa langue est venue s'enfouir dans ma bouche, son corps a vite été très proche, enlacé autour du mien. Il y avait une urgence dans nos mouvements. Il a été le plus raisonnable, il nous a séparés, il m'a dit « venez ». Nous avons emprunté les escaliers tortueux qui mènent à son bureau, comme des voleurs. Il a maladroitement déverrouillé la porte, m'a laissée entrer et a jeté un œil au dehors avant de refermer la porte sur nous. Ma bouche était sèche et mes mains tremblantes. Je les ai posées sur le bureau derrière moi pour retrouver un équilibre que je perdais. Il me tournait le dos. Essoufflé, il était appuyé à la porte qu'il venait de fermer. Tous deux cherchions une contenance. Une échappatoire. Pour ne pas transgresser l'interdit. Dans ma tête ces mots : « il ne faut pas, on ne devrait pas, après on ne pourra plus reculer ». Comme dans ce restaurant quelques semaines auparavant, le temps semblait s'être arrêté. Il s'est tourné vers moi, lentement. Ses yeux ont trouvé les miens immédiatement. Il m'a dit : « Je peux te dire tu ?». Cette question me semblait si stupide. L'importance n'était pas là. L'urgence n'était pas là. J'ai répondu « non ». La tension n'est pas descendue, notre désir était alors palpable dans l'air. J'ai voulu le provoquer, je lui ai demandé, alors qu'il gardait toujours ses distances, immobile, à quelques centimètres de moi, combien de fois déjà, de petites demoiselles influençables et admiratives s'étaient ainsi retrouvées dans son bureau, le soir. J'avais dans la tête l'image de papillons épinglés sur des panneaux de liège.. Je n'aimais pas son hésitation face à ma question, j'avais simplement voulu le faire réagir, pour mettre fin à ce qui devenait insoutenable. Sa réaction fut inattendue. Il a levé la tête et son regard était triste et plein de déception. Il a ouvert la porte derrière lui et m'a dit « sortez ! ». Encore une fois, j'ai failli tout gâcher. Je n'ai pas voulu laisser passer ce moment, je n'ai pas voulu partir. Je me suis approchée de lui, si près que nos souffles se croisaient. Il a attrapé ma taille et nos bouches à nouveau se sont trouvées. La porte derrière lui a claqué et nos deux corps sont venus s'y coller. Alors qu'il m'embrassait, sa main est allée tourner la clé dans la serrure. Il sentait le cuir et le tabac. Une odeur d'homme. Je voulais me blottir, je me sentais à mon tour fragile et offerte. Il a glissé ses mains sous mon pull rouge, le long de mon dos, son avant-bras me callant encore davantage contre son buste. J'ai fait de même, j'ai trouvé sous sa chemise une peau chaude, réconfortante, douce et tendre. Envie d'y mettre ma bouche, envie de m'y coller. Ses mains se sont faites plus curieuses, glissant dans mon pantalon, découvrant mon sexe humide. Plus rien autour, nos souffles très rapides, sa main qui se fait caresse et qui amplifie ce désir déjà trop fort. Une fois de plus, il s'est brusquement reculé. J'ai éclaté de rire car sa bouche était couverte du rouge théâtral de mes lèvres. Je l'ai essuyé avec la paume de ma main. Il a souri aussi. Puis il m'a regardé, tendrement et a juste dit : « pas ici ». Sa voix était tellement chaude, tellement différente, tellement rassurante. Il m'a expliqué ensuite que s'il était là ce soir là, c'était à cause d'une réunion entre collègues, histoire de budget. Qu'il fallait au moins qu'il aille justifier son absence. Qu'il me rejoindrait chez moi. Dans peu de temps.

Je suis sortie. J'ai couru dans les rues de ma ville. Pleine de bonheur, de désir, de promesses pour les heures à venir… Arrivée chez moi, ce soir là, j'ai fait le ménage le plus rapide de ma vie. J'ai changé les draps du lit. J'ai attaché mes cheveux en chignon et j'ai pris une douche très chaude en passant devant mes yeux clos les images de son désir, ses mains sur moi, sa bouche. J'ai allumé quelques bougies. Je suis restée assise dans un fauteuil, enroulée dans un pull en coton trop grand et j'ai attendu. Quelques minutes plus tard, la sonnette retentissait dans le vide silencieux. J'ai appuyé sur le bouton et par la porte entrouverte, je l'ai entendu gravir à toute vitesse les étages qui nous séparaient.

Je me suis retrouvée face à lui, comme pour la première fois. Mais c'était la première fois. Je me suis crue un instant dans un film. Il me regardait, et je voyais dans ses yeux qu'il avait mille choses à me dire, mais que les mots ne suffisaient pas. Il m'a prise dans ses bras et toujours son odeur de cuir si rassurante, si virile, si nouvelle pour moi. Il m'a juste serrée dans ses bras. Tout le reste ne fut que sensualité. La naissance de ce besoin que je n'aurais su imaginer.

Sa main sous mon pull, rien que ma peau. Sa bouche, si proche de la mienne, mais qui garde la distance. Pendant quelques minutes, nous nous sommes embrassés avec les yeux. Puis il m'a soulevée. Mes jambes se sont enroulées autour de sa taille et il a pris conscience de ma nudité intégrale en callant ses mains sous mes fesses. Nous avons basculé sur un fauteuil, puis nos corps ont glissé sur le tapis du salon. Nous nous sommes trouvés vite. Ses doigts caressant mon sexe, avec fermeté, avec rigueur, aucune douceur dans son geste, de l'urgence seulement. Sa bouche dans mon cou et ses boucles qui viennent se perdre sur mon visage. Son souffle. Je glisse ma main entre nos deux corps, déboutonne son pantalon, trouve son pieu, dressé de désir, pour moi, à ce moment là. Il n'y a, à nouveau, plus rien autour, rien que nos souffles et nos peaux. Il me débarrasse de mon pull, se blottit dans ma nudité, me renifle, frotte son visage sur tout mon corps, vient lécher mon ventre, l'intérieur de mes cuisses, soulève mes jambes, sa langue passe sur mon sexe, puis c'est sa bouche entière qui vient l'embrasser, comme il avait embrassé ma bouche plus tôt dans les couloirs sombres : profondément, longuement. Ses doigts me pénètrent, jouent avec mon désir, sa main gauche creuse mon dos, soulève mon ventre, mes yeux se ferment, il gémit, je laisse son plaisir rejoindre le mien. Il m'embrasse encore et encore, jusqu'à me faire crier. A ce moment là, ce n'est plus mon professeur, plus un instant, c'est un homme, juste un homme, qui jusque là était si loin de moi. Je jouis alors que cette pensée me traverse, sous sa langue et ses lèvres, entre ses mains.

Rapidement, il vient s'allonger sur moi, son corps sur le mien, ses jambes sur les miennes. Il prend mon visage dans ses mains, veut me parler mais ne dit toujours rien. Je sens son sexe contre le mien, à l'entrée. Mes yeux lui disent « oui » et il me pénètre, lentement. Il roule sur le côté, m'enlace avec lui. Je me retrouve sur lui, lui toujours en moi (plus fort, plus profond) et il me sourit, semble presque ému. Mon bassin commence un va-et-vient, et nous faisons l'amour, tendrement, avec les yeux aussi, mais sans aucun mot. Il pose ses mains sur mes seins, en caresse les pointes, se fait plus violent, les attrape et les malmène entre ses doigts. Il relève son buste pour attraper ma bouche, je recule et il bascule à nouveau sur moi, me pénètre plus fort encore, plus profondément, alors qu'il soulève mes jambes, plus vite aussi. De plus en plus vite, je sens son sexe en moi s'activer, son corps sur moi, qui excite ma peau, mes sens, ses gémissements, et les miens que je ne peux retenir. Ses yeux droit dans les miens aiguisent encore ce plaisir qui monte en moi. Il met un doigt dans ma bouche et je le suce en fixant ses yeux, toujours ses yeux. Il vient y mettre sa langue et ses gémissements de plus en plus prononcés ne s'étouffent pas et me font savoir que comme moi, son plaisir va éclater. Il crie, je crie, et ses bras me serrent si fort que j'ai du mal à retrouver mon souffle quand cette bombe éclate en moi, dans mon sexe, dans mon ventre, dans mon corps entier.

 

Il m'a soulevée, m'a demandé où était ma chambre et est allé m'allonger sur mon lit. Nous nous sommes enlacés. Puis les mots sont sortis. Difficilement, mais il a su se confier. Me dire son plaisir et son bonheur. A quel point tout cela était inimaginable pour lui. La place que j'occupais dans sa vie sans le savoir. Sa peur face à tout ça. Tout ce qu'il savait déjà de moi. Je lui ai dit à mon tour. Ma surprise. Le plaisir que je venais de partager avec lui. Ma déception lorsqu'il avait pris la fuite. Mes doutes pour la suite. Le manque de mot à mettre sur une telle situation.

Nous avons refait l'amour plusieurs fois cette nuit là. Tendrement. Violemment aussi. Avec beaucoup de force, d'intensité. Même que parfois ça me faisait venir des larmes aux yeux. Longtemps je me souviendrai de cette première nuit, de ces instants magiques. Ce ne fut que le début d'une longue histoire dont on aurait pu imaginer la suite.

Ce qui a suivi fut une période de grand bonheur. Nous passions des week-ends ensemble, où nous alternions des corps-à-corps fusionnels et des séances de travail pour mon mémoire. Je voulais que par rapport à ça il garde ses distances. Il ne devait être que celui qui dirige et il était en train d'influencer sévèrement mon travail. Ce n'était pas juste, mais j'avais du mal à prendre du recul face à une situation si singulière. Comment se dire alors « qu'est ce que les autres feraient à ma place ? ». Il n'y avait pas d'autres. J'allais chez lui aussi parfois. Il occupait un appartement très masculin, très épuré, avec, forcément, beaucoup de livres partout. A chaque fois que je me rendais chez lui, il me fallait respecter un cérémonial bien particulier pour que personne n'apprenne rien de cette relation. Je m'y rendais la nuit, après l'avoir prévenu, très tard et m'assurais avant de sonner que personne dans les parages ne pourrait me voir. Cette mise en scène à elle seule faisait monter en moi un désir et une urgence que je comblais dès que j'avais passé le seuil de sa porte en lui sautant dessus comme une enfant. Nos rapports étaient très charnels, toujours, et je n'ai jamais senti une réelle routine s'installer entre nous.

 Je me souviens de cette fois où, en sortant des cours, vers midi, où l'envie, le besoin de le voir se sont fait très imposants. Je suis montée dans son bureau avec l'impression que mes intentions et que mon désir étaient inscrits sur mon visage. Je suis tombée nez à nez avec lui qui m'a demandé très naturellement : « Vous me cherchiez Mademoiselle ? ». Sa maîtrise m'avait désarçonnée. J'ai finalement trouvé mes mots « je… Oui… Serait-il possible de vous voir dans votre bureau, j'ai des questions à propos de mon mémoire… Je sais que je n'ai pas pris de rendez-vous, mais si vous avez à faire, je comprendrais… ». Non, non, bien sur, il avait du temps à m'accorder. Nous nous sommes faufilés dans son bureau, sans trop de précautions puisque je venais de fournir un alibi. Nous avons ce jour là fait l'amour comme des bêtes, en étouffant nos cris. Je me souviens de mes fesses nues sur son bureau, de mon pull coincé sous mon menton et de sa bouche en train de mordre un de mes téton alors qu il me fourrait sauvagement, sa main maintenant mon dos.

C'est arrivé une ou deux fois. Il avait toujours peur de ce que pourraient penser les gens, ses collègues, les étudiants… Je lui ai expliqué à plusieurs reprises que je m'en balançais des autres… Que de toute façon, il me restait moins d'un an avant de changer de statut. Une fois que je ne serai plus son étudiante, il n'y aura plus aucune ombre au tableau. Et dans ses bras, je ne me sentais plus étudiante, j'étais « femme », il était « homme » et il n'y avait plus aucune barrière hiérarchique.

Puis, le temps a passé. Cette complicité entre nous ne cessait de gonfler. Il a bien entendu refusé de faire partie du jury lors de ma soutenance, ce que ses collègues ont mal compris. Je ne sais même pas quel prétexte il avait bien pu trouver. Puis je suis partie en vacances, avec une amie. Elle m'a vite fatiguée, nous n'étions pas sur la même longueur d'onde et il me manquait. Je suis rentrée plus tôt. Nous avons passé quinze jours de cet été calfeutrés chez lui, à faire l'amour, au point d'en avoir mal…

Un an. Douze mois. Nous avons été précis. C'est la veille de la répétition générale de théâtre de l'année suivante qu'il me l'a annoncé. Je n'avais rien vu venir. Il n'aurait pas dû. C'est lui qui était venu me chercher et c'est lui qui me rejetait alors. Je n'ai pas pu l'accepter. Nous étions dans un petit restaurant thaï, nous avions fait près de 60 kilomètres pour l'occasion, pour prendre moins de risques. Toute cette mascarade commençait à me fatiguer, je trouvais ça ridicule. Mais je n'avais rien vu venir. Il a pris ma main, l'a portée devant sa bouche, a fermé les yeux. Il m'a dit avoir réfléchi, que ça lui faisait du mal, mais qu'il ne pouvait pas faire autrement. Pour lui, même après, ça représenterait trop de difficultés, il avait peur de toutes nos différences, il voyait entre nous trop de charnel pour que ça puisse devenir plus sérieux. Il a fini par dire « tu comprends, je suis mort de trouille ». Non, non, je ne pouvais vraiment pas comprendre. Je n'avais jamais vu tant de problèmes entre nous et je pensais que cette soudaine exagération était futile. J'ai souri en me disant que simplement il voulait m'en parler, mais il m'a répondu « ma décision est prise ». J'ai quitté le restaurant dans la minute et j'ai appelé un taxi que je suis allée attendre dans le bar d'une ruelle adjacente, les larmes coulaient dans mon whisky.

Deux jours plus tard se jouait la première de la pièce. Tous les membres de l'option théâtre comptaient sur moi, j'avais LE rôle. Pour ma dernière année, je ne l'avais pas volé. Mais je les ai appelés en début d'après-midi, pour leur dire que je ne jouerai pas. Scandale. Dans la demi-heure, trois d'entre eux étaient devant ma porte et ne se laissaient pas parler tellement la situation était grave. Quand ils en sont passés aux menaces, j'ai cédé. Je me suis rendue dans cet amphithéâtre surchauffé, je me suis laissée maquillée, coiffée et pomponnée, je me suis écoutée redire mon texte plusieurs fois… Puis l'heure est venue, et je n'avais rien d'autre en tête que les mots qu'il m'avait balancés au visage. Malgré cela, j'ai joué. Bien paraît-il. En pilote automatique en fait. Je savais qu'il était là. Je le connaissais trop. Quand les lumières se sont allumées après une heure trente de spectacle, je l'ai vu, au troisième rang, debout, en train d'applaudir, sans aucune expression. Rapidement, sans me changer ni me démaquiller, je suis descendue le rejoindre. Il était sur le point de quitter la salle. « Il faut que je te parle ». La familiarité de mes mots, alors que tant de personnes gravitaient autour de nous ne lui a pas laissé le choix. J'ai rajouté « maintenant ». Il a acquiescé et je l'ai suivi. Nous sommes descendus au sous-sol, où, dans un couloir sombre et bétonné. Je ne lui ai pas laissé le choix. Mon corps est venu le bousculer contre un mur, je me suis agenouillée et ai rapidement trouvé sa braguette dont j'ai extrait son sexe que j'ai pris en bouche. Je l'entendais articuler mon prénom,  accompagné de « non », « arrête », « tu es ridicule ». Je sentais malgré tout son membre raidir dans ma bouche, entre mes lèvres et j'adorais cette sensation. Ses mains sont venues attraper des mèches de cheveux, ses doigts glissaient sur ma tête. Je me suis dit que tout allait repartir comme avant, qu'il allait être raisonnable. Il m'a soulevée, m'a regardée dans les yeux et m'a dit « il faut que tu comprennes, je ne voulais pas te blesser, mais ça n'ira pas plus loin, il y a quelqu'un d'autre ». Et comme j'avais peur que ce soit la réponse qui m'attendait, j'ai sorti de mon large costume de scène ce long couteau que j'avais trouvé en coulisse et je le lui ai planté en plein ventre, plusieurs fois me semble-t-il, jusqu'à ce que je ne vois dans ses yeux que du regret, jusqu'à ce que je sois sure qu'il ait compris que je ne suis pas ce genre de fille.

Ils ont retrouvé son corps le lendemain. Ils n'ont jamais retrouvé ma trace. Grâce à lui. Nous avions pris tant de précautions. Je n'ai jamais su qui était l'autre. Très probablement une nouvelle étudiante, qui a préféré rester dans l'ombre. C'était il y a huit ans. Aujourd'hui, j'occupe sa place à l'université et j'évite tout contact avec mes étudiants."

Par Diane Groseille.

1 janvier 2006

Bienvenu.

Bienvenu sur ce blog visiteur.

Ici, nouvelles érotiques, contes de fantasmes, poême amoureusement sensuel, et histoires en tout genre...

A vous de nous écrire vos expériences ou vos rêves.

Tant qu'il s'agit du sujet, trés universel, qu'est le sexe...

Pour tout ceux qui aime apercevoir et lire des bouts d'existence, qu'on vit tous et qu'on cache souvent.

welcome

~ Pour envoyer vos oeuvres, l'adresse de KatsuNoji et de moi-même sont à la droite du blog. Merci d'avance! ~

Publicité
Publicité
Libertinages...
Publicité
Archives
Publicité